Le jeudi 21 juillet, le président italien Sergio Mattarella a annoncé la dissolution du sénat italien. La coalition de différents partis politiques soutenant le gouvernement italien de Mario Draghi s’étant disloquée, des élections parlementaires anticipées sont prévues le 25 septembre prochain.
Sans s’attarder sur les détails politiques de la crise, la coalition a implosé en partie à cause du départ de la coalition de trois partis de droite, d’extrême droite et un inclassable (Forza Italia, La Ligue et le M5S) laissant le président du conseil, membre du Parti démocrate, sans légitimité politique pour poursuivre son action.
Si le M5S est donné bas dans les sondages pour les prochaines élections, la Ligue est donnée comme bien placée dans les sondages, de même qu’un autre parti d’extrême droite ne faisant pas parti de l’ancienne coalition, Frateli d’Italia, qui sont donnés premiers parti dans une fourchette de 21 à 23%.
Pourquoi est-ce un sujet potentiellement intéressant en termes d’analyse de la menace cyber ?
Parce que ces partis d’extrême droite italiens, en particulier La Ligue et Fratelli d’Italia ont toujours affiché des positions pro-Russe et pro-Poutine. Ainsi, ces partis remettent actuellement en question les sanctions communes européennes envers la Russie, pointant leur effet sur l’économie italienne et sur le prix de l’énergie.
Si en septembre, ces partis remportent les élections et forment un gouvernement ensemble, il est possible que le prochain gouvernement italien décide de lever, tout ou une partie des sanctions pour répondre à leur électorat.
Si c’était le cas, ça serait une aubaine pour la Russie, qui via l’Italie, trouverait le moyen de rompre l’unité européenne, voire occidentale, sur les sanctions et possiblement même sur le soutien économique et militaire à l’Ukraine.
SEKOIA.IO souhaite ainsi alerter et élever la vigilance sur de possibles opérations de lutte informatique offensive à l’encontre de l’Italie ou sur toute entité qui pourrait servir de rebond pour ce ciblage, opérations qui seraient menées pour une finalité de déstabilisation politique.
SEKOIA.IO rappelle que ce type d’opérations russes, avec un ciblage particulier en période d’élections à fort enjeux, ont déjà été menées par APT28. Ce mode opératoire lié au renseignement militaire russe, le GRU, avait ainsi mené une opération offensive lors de l’élection présidentielle étasunienne de 2016, à l’encontre du Democratic National Committee, divulguant des emails jugés compromettant pour le candidat ayant les positions les plus fermes envers la Russie.
Threat & Detection Research (TDR) Team – Strategic Chapter
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